POURQUOI ALÉSIA POURRAIT ÊTRE DANS LE JURA !

En effet et c’est incontournable, le lieu du blocus d’ALÉSIA se trouverait là où existent des vestiges, dans le sous-sol ou encore visibles, du camp romain de 2 légions dit «camp nord». C’est là où aurait eut lieu la bataille finale. Or, de l’aveu même des archéologues pas de traces de ce camp près d’Alise-Sainte Reine (Côte d’Or).
Pas de traces de ce camp nord. Donc pas d’Alésia, en Bourgogne, c’est aussi simple que cela…

Tandis que près de Chaux-des-Crotenay, il est encore possible de voir des vestiges de ce camp !

Voir page 507 du volume 1, de «Alésia : Fouilles et recherches franco-allemandes sur les travaux militaires romains autour du mont Auxois (1991-1997)», M. REDDÉ et S. von SCHNURBEIN (dir.), Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris.


UN AUTRE SIÈGE, PLUS TARD, À ALISE-SAINTE REINE

PARTONS MAINTENANT DANS LE DÉPARTEMENT DU JURA…

Il y eut bien un siège à Alise-Sainte Reine, c’est indiscutable, mais probablement, vers -35 avant J.-C.1. Il fut de moindre ampleur par rapport au blocus d’ALÉSIA ; Au passage, ce siège prouve qu’après le blocus de -52, puis le siège d’Uxellodunum (en -51, dans le sud-ouest), Rome mit des décennies encore avant de contrôler totalement la Gaule.
Voir les pages 287 à 317 du livre «ALÉSIA, la supercherie dévoilée», ouvrage collectif sous la direction de Danielle PORTE (préface de Franck FERRAND), éditions Pygmalion.

À présent, il est temps de vous emmener admirer ce lieu où l’histoire de ce qui allait devenir la France, s’en trouva bouleversée pour toujours. Pour cela, nous partons au BELVÉDÈRE DU ROCHER DE LA BAUME.

Il vous faut donc prendre la direction du département du JURA
Vous y êtes… si vous venez par Champagnole, prenez alors la direction de Saint-Laurent-en-Grandvaux et de Genève (ou si vous venez par Saint-Laurent-en-Grandvaux., prenez alors la direction de Champagnole). Au hameau de Pont-de-la-Chaux (qui fait partie de la commune de Chaux-des-Crotenay) tournez deux fois à droite pour prendre la direction du village de Châtelneuf (ou à gauche, puis à droite, depuis St Lt). Avant d’y arriver, au panneau «Rocher de la Baume», laisser la voiture à proximité.
Ou si vous venez par Lons-le-Saunier, prenez la direction de Morez et de Genève.
Quatre kilomètres après le centre du village de Bonlieu, tournez à gauche pour prendre la direction de la commune du Frasnois. Traversez ce village et continuez votre route. En atteignant le hameau de Pont-de-la-Chaux, tournez à gauche pour prendre la direction de Châtelneuf. Avant d’y arriver, au panneau «Rocher de la Baume», laisser la voiture à proximité.

Pour avoir une extraordinaire vue générale sur l’emplacement de l’ancienne cité d’ALÉSIA, sur le camp de César, et sur le camp nord, suivre les panneaux directionnels.
Le belvédère est à moins de 15 minutes de marche. À un moment donné, il y a le choix entre deux sentiers pour y parvenir : suivre celui de droite qui est moins pentu que l’autre.


LE BELVÉDÈRE DU ROCHER DE LA BAUME

À votre arrivée sur place, la vue est magnifique car elle embrasse un large horizon.
Nous allons maintenant décrire les évènements qui ont eu pour cadre le vaste paysage qui se déploie devant vous, et établir, souvent, un lien entre ceux-ci et la topographie des lieux.


Il y a plus de 2000 ans, la zone était plutôt déboisée , les forêts étant majoritairement constituées de hêtres, de charmes, de sapins et d’épicéas.
En face de vous, un promontoire rocheux et boisé. C’est la pointe du plateau triangulaire de 1000 hectares, sur lequel aurait était installée la cité d’ALÉSIA, avec au pied de ce plateau.

Devant vous, la rivière Lemme qui coule, après avoir traversé des gorges, sur votre droite ; de l’autre côté du plateau, invisible, c’est la rivière Saine qui en lèche les bases, et qui coule aussi dans des gorges, mais moins abruptes (à l’époque, aucune route ne franchissait les gorges des deux côtés du plateau.
Les Romains ne pouvaient aller plus loin, ils étaient forcés d’essayer de faire sauter l’obstacle qui se dressait devant eux
il leur fallait entreprendre le blocus d’ALÉSIA, où Vercingétorix, après la double défaite de sa cavalerie (dans la plaine de Crotenay, à l’ouest de Champagnole ; puis, au pied de la pointe du plateau), mit en œuvre son plan B : écraser les légions de César, entre le marteau de l’armée de secours, appelée à la rescousse, et l’enclume de ses 80 000 fantassins, revenus stationner sur le plateau (après la première défaite de la cavalerie).


A l’extrême droite, vous pouvez voir un alignement de hautes collines qui protégeait l’accès à la ville, du côté sud. Ainsi, le plateau triangulaire, sur lequel se serait tenu la cité d’ALÉSIA, constituait une forteresse naturelle, protégé qu’il était sur ses 3 côtés ! À l’est, par des abrupts, et par les gorges de la rivière Saine ; à l’ouest, aussi par des abrupts, et par les gorges de la rivière Lemme, affluent de la Saine ; au sud, par cette ligne de collines élevées. A droite des hauteurs boisées du promontoire, juste après un espace occupé par des prairies, vous pouvez voir une longue ligne boisée. Elle délimite, en partie, l’emplacement de la cité religieuse (telle était sa vocation, selon des textes de l’Antiquité) d’ALÉSIA, car celle-ci était entourée d’un mur d’enceinte de 6 kilomètres de long, enfermant, sur 160 hectares, temples, sites cultuels, habitations, pâturages.


Sur votre gauche, le village du Vaudioux, et un peu en avant de celui-ci, coupée en deux par un chemin, la petite éminence des Mollards, sur laquelle était, vraisemblablement, installé un camp romain d’une légion. /
Derrière la scierie, sur la gauche, les hauteurs boisées de la Liège. Et derrière la Liège, en forme de triangle, la forêt communale de Champagnole dont l’emplacement fut occupé par une bonne partie des 248 000 (les effectifs gaulois sont ceux donnés par César, dans ses écrits relatant ses campagnes militaires) soldats de l’armée de secours gauloise (ils occupèrent, aussi, l’emplacement de la ville de Champagnole, et ses abords ; ainsi que, peut-être, les hauteurs du Surmont (au nord-ouest du Vaudioux; derrière le village, sur votre gauche, et d’autres endroits).


Derrière la scierie et les hauteurs de la Liège, une plaine, dans laquelle se trouve le village de Syam. César indique que la plaine s’étend sur une longueur de 3 000 pas (soient environ 4,4 kilomètres). Le village de Syam, et les terrains à droite de celui-ci, sont installés sur une terrasse naturelle, dont vous pouvez distinguer une partie des talus, occupés ou non par des arbres. C’est sur cette terrasse alluviale que César installa son camp principal, fortifié, occupé par 3 légions. Et c’est entre son camp et le plateau occupé par les troupes de Vercingétorix, qu’il créa un puissant système de fortifications (talus, tours, fossés, pièges), un véritable verrou, qui résista à tous les assauts gaulois.


Derrière Syam, vous pouvez voir la montagne de la Côte Poire, la hauteur au nord (selon César), et c’est au dessus de l’actuelle église du village, à droite de ladite montagne, que se trouvait ce fameux camp nord, occupé par 2 légions romaines. Il fallait, en effet, absolument éviter que des troupes gauloises ne puissent investir le camp de César, par le haut.


C’est ce que tentèrent 60 000 (toujours d’après César) soldats gaulois de l’armée de secours ; ils faillirent submerger les 2 légions retranchées dans le camp nord, mais l’intervention de César, lui-même, d’une partie de ses troupes, et de cavaliers, en les prenant à revers (les Romains passèrent à droite des pentes que vous pouvez voir derrière la pointe du promontoire), permit de donner la victoire finale à l’armée de Rome. Puis toute l’armée de secours prit la fuite. Débandade générale ? Ou même trahison ?
Et c’est ainsi que nous devinmes des gallo-romains, malgré encore quelques soubresauts….

Avant de quitter le belvédère, cette anecdote : les deux futurs amants de la reine d’Egypte, CLÉOPÂTRE (VII), JULES CÉSAR et MARC ANTOINE, ont combattu dans la plaine de Syam, il y a plus de 20 siècles…

Étonnant et exotique, non ?


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